Après la Mourabaha immobilière, les banques participatives s’apprêtent à recevoir les contrats types de la Mourabaha mobilière – automobile et équipement – validés par le Conseil supérieur des oulémas. C’est qu’elles comptent bien se positionner lors du salon Auto Expo prévu en avril à Casablanca. Une question fondamentale reste toutefois posée : comment proposer un financement auto en l’absence du Takaful ?
Le financement participatif sera bientôt renforcé par un nouveau produit. Après la Mourabaha immobilière, qui est à ce jour le seul produit de financement mis sur le marché, les banques participatives s’apprêtent à recevoir les contrats types de la Mourabaha mobilière, validés par le Comité de la finance participative issu du Conseil supérieur des oulémas. La Mourabaha mobilière portera essentiellement sur le financement de l’automobile et de l’équipement, au profit des particuliers, professionnels et entreprises.
Les modèles des contrats ont été conçus par des comités interprofessionnels en collaboration avec Bank Al-Maghrib et ensuite soumis au Conseil supérieur des oulémas (CSO) pour validation. «Nous avons été informés que les prochains contrats – types qui seront remis aux banques porteront sur la Mourabaha auto et la Mourabaha équipement, c’est-à-dire la Mourabaha mobilière. Cela enrichira notre offre de financement à ce jour limité à la Mourabaha immobilière. Nous espérons recevoir ces nouveaux contrats le plus tôt possible afin de nous positionner lors de la onzième édition du Salon de l’automobile de Casablanca (Auto Expo) qui se tiendra cette année en avril», a déclaré au «Matin-Éco» une source autorisée d’une banque participative de la place. «Globalement, Auto Expo constitue une réelle opportunité pour les banques et les sociétés de financement. C’est là où, certains établissements bancaires, font l’essentiel de leur chiffre d’affaires sur le marché automobile. Nous sommes conscients du fait que nombreux sont les Marocains qui souhaitent se financer à travers les banques participatives et nous ne voulons pas rater cette occasion», souligne notre source.
Par l’intermédiaire d’un contrat Mourabaha auto, la banque acquiert, à la demande du client, un véhicule neuf en vue de le lui revendre, moyennant une marge bénéficiaire convenue d’avance. Le règlement se fait alors par redevance constante sur une durée fixée à l’avance. Des banques envisagent de proposer un financement sur une période pouvant atteindre 7 ans. «La question fondamentale aujourd’hui est de savoir comment les banques participatives pourront proposer un financement auto en l’absence de produits d’assurance, le Takaful n’existant pas encore sur le marché», s’interroge un responsable du milieu des assurances ayant requis l’anonymat. «Le lancement de la finance participative devait dès le début être accompagné par l’assurance Takaful. Regardez, par exemple, le risque que supporte le consommateur aujourd’hui en achetant un logement via la Mourabaha immobilière sans assurance !», soutient-il. En principe, en cas de décès du contractant, l’assurance participative souscrite lors de la signature du contrat doit assurer à la banque le paiement du montant restant dû. La propriété du bien en question passe automatiquement aux héritiers. Or, en attendant la mise en place du Takaful, le risque est supporté par le client et, éventuellement, les ayants droit, en cas de décès de ce dernier. La banque, en contractualisant la Mourabaha immobilière avec le client, prend toutes ses garanties, notamment l’hypothèque du bien.
En attendant le Takaful, les banques fondent leur espoir sur une circulaire de Bank Al-Maghrib devant accompagner la Mourabaha auto et qui précisera les modalités de sa commercialisation.
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